L’histoire du IVème Régiment de cuirassiers

L’histoire du 4e régiment de cuirassiers, également connu sous le nom de 4e RC, est un témoignage captivant de la longue et glorieuse histoire militaire française. Depuis sa création sous la Révolution française, ce régiment a joué un rôle essentiel dans de nombreuses époques et a laissé une empreinte indélébile sur l’histoire de la cavalerie française. Voici une exploration approfondie de l’histoire et de l’évolution de ce régiment légendaire.

La Naissance du 4e régiment de cuirassiers

L’histoire du 4e régiment de cuirassiers commence au XVIIe siècle, lorsque le régiment est créé sous le nom de “La Reine-Mère”. À l’époque, il est placé sous le commandement du mestre de camp-lieutenant Claude, comte de Maugiron, en 1643. Par la suite, en 1666, il est rebaptisé le “Régiment de La Reine cavalerie”. Cependant, avec l’avènement de la Révolution française en 1791, le régiment est renommé “4e régiment de cavalerie”, reflétant les bouleversements politiques de l’époque.

La Transition sous l’Empire

Sous le règne de Napoléon Bonaparte, le régiment subit une transformation majeure en 1803, prenant le nom de “4e régiment de cuirassiers”. C’est sous cette dénomination qu’il acquiert une renommée durable au sein de l’Armée impériale. Les cuirassiers étaient une force de cavalerie lourde, portant des cuirasses qui leur assuraient une protection maximale sur le champ de bataille. Leur rôle était crucial dans les grandes batailles de l’époque, où ils chargeaient avec audace les rangs ennemis.

L’époque des Transformations

Au cours des décennies qui suivent, le régiment connaît de nombreux changements de nom, reflétant les vicissitudes de l’histoire. En 1814, il devient les “Cuirassiers d’Angoulême” en l’honneur de Louis XVIII, qui a été restauré sur le trône de France. Cependant, dès 1815, avec le retour de Napoléon Bonaparte de l’île d’Elbe, le régiment reprend son appellation de “4e régiment de cuirassiers”. Ce n’était que le début d’une série de transformations, car en 1816, il est rebaptisé “Cuirassiers de Berry”, puis retrouve son nom précédent en 1830.

De 1871 à 1914

Le 4e régiment de cuirassiers a joué un rôle essentiel pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, notamment à la bataille de Reichshoffen, où il est entré dans la légende des “Cuirassiers de Reichshoffen” en menant des charges désespérées. De 1871 à 1914, le régiment a été en garnison dans différentes villes françaises, contribuant à la préservation de l’ordre et de la sécurité nationale.

La Première Guerre mondiale

Lors de la Première Guerre mondiale, le 4e Cuirassiers était en garnison à Cambrai. En 1914, il formait la 4e Brigade, sous le commandement du Général Gouzil, au sein de la 3e Division de Cavalerie, dirigée par le Général Dor de Lastours. À ce moment-là, le régiment était composé de 4 escadrons, dont un escadron hors rang comprenant un peloton de mitrailleuses à 2 pièces. Les effectifs comprenaient environ 30 officiers, 650 sous-officiers, trompettes et cuirassiers.

Durant la Première Guerre mondiale, le régiment a été actif sur plusieurs fronts, notamment lors de la bataille de l’Aisne en 1917-1918, la bataille de la Champagne en 1918, et la bataille de l’Argonne en 1918. Ses actes héroïques sur le champ de bataille lui ont valu des citations à l’ordre de l’Armée et la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre.

L’Entre-deux-guerres

Après la Première Guerre mondiale, le régiment a été en garnison en Rhénanie allemande. En 1927, il a été dissous dans le cadre de la réorganisation de l’Armée. Cependant, en janvier 1933, il a été recréé à Reims sous le nom de “4e Groupe d’automitrailleuses” (4e GAM), destiné à la reconnaissance et au combat. L’unité était composée de deux escadrons d’automitrailleuses de reconnaissance (AMR) Citroën-Kégresse P28 et de trois escadrons d’automitrailleuses de combat AMC Schneider P 16. En 1934, le régiment a reçu quinze AMR 33 pour remplacer les P28. En prévision de la création de la 1re division légère mécanique, le 4e GAM a été réorganisé en mai 1934, avec un groupe d’escadrons AMR et un groupe d’escadrons AMC.

Le 16 mars 1936, le régiment est transformé en 4e régiment de cuirassiers, réorganisé en tant que régiment d’automitrailleuses de combat, remplaçant son ancien matériel en 1937. Il faisait alors partie de la 1re division légère mécanique et formait avec le 18e régiment de dragons la 1re brigade légère mécanique.

La Seconde Guerre mondiale

Le 4e régiment de cuirassiers a été activement impliqué dès le début de la Seconde Guerre mondiale en 1939. En mars 1939, le régiment a reçu le renfort de réservistes, et en août, l’échelon A s’est mis en place, avec les escadrons se déplaçant dans leur secteur de couverture de la Ligne Maginot en Meurthe-et-Moselle.

En 1940, lors de la campagne de France, les escadrons du 4e régiment de cuirassiers ont été déployés en Belgique et dans les Flandres, où ils ont affronté les forces allemandes lors de la campagne de mai-juin 1940. Les combats acharnés auxquels le régiment a participé dans les Ardennes, à Louvain, et lors de la retraite ont montré sa bravoure et sa détermination. Ses escadrons de chars ont mené des charges courageuses, utilisant des chars Renault B1 et Hotchkiss H39.

Lors de l’Armistice en juin 1940, le régiment était sur le point d’être réorganisé dans la zone non occupée. Cependant, avec la reddition de la France et l’occupation allemande, cette réorganisation n’a pas eu lieu.

Les Héritages et Distinctions du 4e régiment de cuirassiers

Le 4e régiment de cuirassiers a été décoré de nombreuses distinctions pour ses actes de bravoure, notamment des citations à l’ordre de l’Armée et des Croix de Guerre. Sa devise, “In gemino certamine” (“Au combat il en vaut deux”), reflète son engagement indéfectible sur les champs de bataille.

L’étendard du régiment porte fièrement des inscriptions commémoratives, rappelant ses faits d’armes glorieux. Sa cravate est ornée de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Croix de guerre 1939-1945, avec des palmes en reconnaissance de ses services exceptionnels. Les cuirassiers du 4e régiment ont écrit leur histoire au fil des générations, avec courage et dévouement.

En conclusion, l’histoire du 4e régiment de cuirassiers est une saga épique de loyauté envers la France, de courage sur les champs de bataille et de sacrifice pour la nation. De sa naissance en tant que “La Reine-Mère” à son rôle héroïque pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, ce régiment a joué un rôle majeur dans l’histoire de la cavalerie française. Son héritage est un témoignage de l’honneur et de la fierté de l’Armée française à travers les siècles, un rappel des sacrifices consentis pour la liberté de la France, et un hommage à ceux qui ont servi dans ses rangs avec dévouement et bravoure.

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1 réponse

  1. 22 octobre 2023

    […] périple d’Achille a débuté le 1er octobre 1910 lorsqu’il a été incorporé au 4ème Régiment de cuirassiers de Cambrai, portant fièrement le matricule n°1124. C’était le commencement de sa carrière militaire, […]

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